Guide de l'âme
Dans ma pratique d’accompagnement auprès des personnes endeuillées, je suis souvent témoin de la présence subtile mais profonde de l’âme du défunt auprès de ses proches.
Il arrive que certaines âmes, dans leur passage, soient désorientées. Elles ne comprennent pas toujours qu’elles ont quitté leur corps, ou éprouvent de la difficulté à se détacher de ceux qu’elles ont tant aimés. L’attachement, la douleur, ou même l’incompréhension peuvent ralentir leur cheminement vers la Lumière.
Dans ces cas, l’accompagnement devient un espace sacré : une invitation à la paix, à la reconnaissance, à la libération. Car certaines âmes, malgré l’appel de l’au-delà, restent en suspens, en attente d’un geste, d’une parole, d’un rituel qui les aide à franchir le seuil.
Quand l'âme revient...
Elle surgit comme un souffle, un frisson, une brise légère… Elle revient pour faire la paix avec certains chapitres de son existence, des mots qu’elle n’a pas eu le temps de dire, des gestes restés en suspens.
Elle écoute. Elle a besoin que les vivants parlent d’elle, racontent son histoire, évoquent sa fin de vie. Car elle-même traverse une forme de deuil : elle se détache doucement de son ancien monde, tout comme ceux qu’elle a quittés tentent de se reconstruire.
Ce chemin est partagé. L’âme souhaite parfois demander pardon pour ce qui est resté inachevé… et elle espère ardemment que ceux qui restent sauront se pardonner aussi. Trouver la paix dans son propre cœur, c’est lui permettre de poursuivre son voyage.
Elle a besoin de comprendre que la mort n’est pas une fin, mais une transformation : le passage d’un état de conscience à un autre. Et surtout, elle a besoin de notre amour. C’est dans cet amour qu’elle trouve la force de s’élever et de partir sereinement.
Les âmes trop tôt envolées
Certaines âmes quittent ce monde trop jeunes, trop brusquement… comme mon fils, parti à dix ans. Ce départ prématuré les laisse souvent dans l’incompréhension, incapables de saisir le mystère du passage entre la vie et la mort. Alors elles restent. Elles s’attachent à ceux qu’elles ont aimés, errant ici-bas pendant des jours, des mois… parfois des années. Leur présence est discrète, mais persistante, un souffle, une impression, une tendresse invisible. Ces âmes deviennent des passagères silencieuses du monde des vivants, en quête de sens, de paix, d’un au revoir qu’elles n’ont pas eu le temps de prononcer.
Ces âmes qui restent proches de nous ont besoin de notre amour, de notre présence… et de nos prières. Ce souffle sacré les aide à franchir le seuil, à s’élever vers la Lumière pour poursuivre leur évolution dans l’autre monde.
Le processus de deuil est une voie partagée, une danse silencieuse entre ceux qui restent et ceux qui partent. L’accompagnement ne sert pas seulement à apaiser le cœur de l’endeuillé, il soutient également l’âme du défunt dans sa transition,
l’invitant doucement à se libérer de ses attaches terrestres.
Ce chemin de détachement, lent et empreint de compassion, est une œuvre de guérison. Il permet à l’endeuillé d’offrir, dans la plus pure expression du lien invisible,
un soutien spirituel à l’être aimé.
C’est là un acte d’amour profond, un dernier geste de lumière offert
à ceux qui nous ont quittés pour qu’ils puissent enfin s’envoler en paix
À mon fils Jonathan, avec une gratitude infinie
Merci, de m’avoir offert l’immense privilège de t’accompagner sur ton chemin vers la Lumière.
Ton départ, bien que douloureux, m’a enseigné la paix.
Aujourd’hui, mon cœur est apaisé face à ta mort, car j’ai compris que ta venue sur cette Terre portait en elle une mission exceptionnelle.
Le parcours que nous avons traversé ensemble, fait d’épreuves et de révélations, m’a conduit à percevoir le sens caché derrière la souffrance et découvrir le cadeau précieux dissimulé sur le chemin du deuil.